Et si ce n’était pas de l’hyperactivité ?
Dans nos sociétés modernes, il n’est pas rare qu’un enfant turbulent ou inattentif suscite des inquiétudes. Est-il hyperactif ? A-t-il un trouble de l’attention (TDAH) ?
Ces questions préoccupent de nombreux parents. Mais avant d’envisager un diagnostic, il est crucial de poser une autre question essentielle :
Combien de temps votre enfant passe-t-il assis chaque jour ?
Le problème de la sédentarité chez les enfants
Selon les nouvelles lignes directrices de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), un enfant de moins de 12 ans ne devrait pas rester assis plus de six heures par jour. Malheureusement, entre l’école, les devoirs et les écrans, cette limite est souvent largement dépassée. Pourtant, cette sédentarité excessive peut avoir des effets importants sur la santé et le comportement des enfants.
Quels sont les impacts de la sédentarité prolongée ?
Un mode de vie trop sédentaire peut entraîner :
- Des problèmes cardiovasculaires : un manque d’activité réduit la capacité du cœur et des muscles à fonctionner de manière optimale.
- Des troubles musculo-squelettiques, liés à une posture prolongée et inadaptée.
- Un manque d’oxygénation cérébrale : le cerveau, mal alimenté en oxygène, peine à soutenir des fonctions essentielles comme la mémoire de travail, la concentration et la régulation émotionnelle.
- Des difficultés comportementales, souvent mal interprétées comme un trouble de l’attention avec hyperactivité.
Pourquoi certains enfants s’adaptent et d’autres non ?
Tous les enfants ne réagissent pas de la même manière face à la sédentarité. Certains parviennent à s’adapter à ces conditions de vie, mais pour d’autres, cela devient une véritable source de souffrance. Ces enfants ne doivent pas être stigmatisés. Au lieu de chercher à tout prix à poser un diagnostic, il faut d’abord évaluer leur mode de vie et identifier leurs besoins spécifiques.
L’importance du mouvement selon l’OMS
Pour grandir en bonne santé, un enfant a besoin :
- De pauses actives toutes les 30 à 60 minutes (au moins 10 minutes d’activité physique).
- D’au moins 180 minutes d’activité physique variée par jour, pour les plus jeunes.
- De limiter les longues périodes assises, que ce soit devant un écran, à l’école ou à la maison.
Que peuvent faire les parents ?
Avant de tirer des conclusions hâtives sur le comportement de votre enfant, voici quelques actions concrètes à mettre en place :
- Évaluez le temps passé assis : Si votre enfant reste plus de six heures par jour assis, il y a un problème.
- Encouragez les pauses actives : toutes les 30 à 60 minutes, proposez une activité physique simple comme sauter, danser ou marcher.
- Changez la manière de faire les devoirs : proposez à votre enfant de les faire debout, sur un bureau ajustable ou même en mouvement, comme en marchant doucement.
- Redonnez une place au jeu : les jeux actifs sont indispensables à son développement moteur et cognitif.
- Soyez un modèle : les enfants imitent leurs parents. Intégrez le mouvement dans votre propre routine.
Un cerveau en mouvement est un cerveau qui fonctionne mieux
Le cerveau de l’enfant a besoin de mouvement pour être suffisamment oxygéné. C’est ce qui lui permet de :
- Mieux mémoriser et organiser ses idées (mémoire de travail).
- Rester concentré plus longtemps.
- Réguler ses émotions et ses comportements.
Lorsque ces besoins fondamentaux ne sont pas respectés, le comportement de l’enfant peut se détériorer, mais cela ne signifie pas qu’il est hyperactif. Il a simplement besoin de plus de mouvement pour soutenir son développement.
Conclusion : avant le diagnostic, une question essentielle
Plutôt que de chercher à poser un diagnostic médical face à un enfant turbulent ou inattentif, commencez par observer son quotidien. Un enfant qui bouge, c’est un enfant qui apprend mieux, gère mieux ses émotions et grandit en meilleure santé.
Et vous, combien de temps votre enfant passe-t-il assis chaque jour ?
Agissons dès aujourd’hui : remettons le mouvement au cœur de leur vie.