La crise quand on quitte la crèche… 11 Conseils et 6 astuces qui marchent
La crise quand on quitte la crèche... 11 Conseils et 6 astuces qui marchent
Fin de journée pour Maman fatiguée.
Récit d’un départ de crèche
La journée se termine et une petite appréhension se pointe. Il est l’heure d’aller chercher ton enfant, et tu voudrais t’en réjouir. Seulement voilà, il passe de longues journées à la crèche et pour lui ce n’est pas facile. La séparation est chaque fois rude. Il ne veut pas. Il voudrait rester avec toi. Il pleure. Tu as de la peine de le laisser. Tu sais que tu ne passes pas autant de temps avec lui, que tu le voudrais. Mais tu dois travailler. Tu dois, tu dois, tu dois un milliard de choses, et même, tu as envie de te consacrer à toi et à tes propres occupations.
Astuce: tu trouves le récit trop long.
Descends et ne manque pas les conseils
pour bien commencer la rentrée!
Le soir, quand tu passes le prendre, tu aimerais que ce soit simple. Lui faire coucou. Il te sourirait et se jetterait dans tes bras. Vous monteriez dans la voiture et ses babillages gais vous enchanteraient tous les deux. Ce serait comme dans les films et les publicités. Ce serait la vie rêvée. Ce serait comme ce qu’on te vend tous les jours dans la société. Des images belles, ensoleillées et lumineuses d’enfants heureux dans les bras de parents ravis. Bref, toutes ces choses que l’on t’a promises et que tu n’as jamais reçues, simplement parce que la vie n’est pas comme ça. La réalité te fait déchanter.
Quand tu passes le chercher, tu ne sais jamais comment tu seras accueillie, mais tu te doutes que cela ne se passera bien, parce que c’est rare que ça se passe bien.
Il te regarde passer ton visage dans l’encadrement de la porte. Tu le regardes. Comme tu l’aimes ce petit bout. Tu fonds d’amour pour lui.
Mais il y a cette barrière et ce règlement qui vous séparent encore. Tu ne peux pas aller à sa rencontre.
Il t’a vue. Il esquisse un sourire. Oui, il est content: Maman est là. Parfois, il se lève et vient vers toi. Parfois il reste un petit peu, car il est occupé.
Une jeune femme passe le voir et lui chuchote, « Ta Maman est là, c’est l’heure de rentrer à la maison ». Elle le prend gentiment par la main et te l’amène.
– Bonjour, mon chéri, comment vas-tu? dis-tu en le prenant dans tes bras ou en te baissant vers son petit visage.
Tu donnes le meilleur de toi-même pour être la meilleure des mères et accueillir ton enfant avec tout ton amour.
En même temps, tu commences à penser au temps (tu n’as pas le temps), et puis c’est étroit ici, ta présence gêne le passage: tu aimerais bien partir dès que possible, ça arrangerait tout le monde.
Tu assieds ton enfant sur le banc pour l’habiller. Mais il n’est pas coopératif: il ne veut pas. Il ne veut pas partir. Il râle.
Tu te sens devenir nerveuse. Il fait super chaud, vous manquez d’intimité. Vous manquez de temps aussi, car il faut rentrer, préparer le repas, ranger la maison, lui donner un bain… pour en finir… en finir de cette longue journée.
Vivement que tu puisses t’accorder quelques minutes sur le canapé!
Mais, non.
Il ne veut pas.
Il refuse de s’habiller. Il refuse de t’écouter. Il se raidit et t’empêche de faire.
Il donne des coups de pieds et pleurniche.
Derrière toi, il y a des gens, tu les sens, plus ou moins, qui passent.
Tu sens que tu les gênes.
Cette attitude de ton fils devant les autres, tu ne sais pas comment la gérer.
C’est compliqué et tu as horreur de ça. Tu te sens rejetée. Il ne veut pas venir avec toi. Alors qu’est-ce que les autres vont penser?
Pourtant, tu sais que tu fais tout pour ce petit bonhomme, mais les autres, le savent-ils?
Il donne une image de toi désastreuse et ça ajoute à ton stress.
Décidément, tu en as marre de ces situations où tu laisses ton enfant la journée, et qu’il refuse de coopérer le soir. Tu voudrais juste que ce soit simple.
À côté de toi, il y a une maman qui vient d’arriver. Ça a l’air de se passer super bien. Elle, elle sait s’y prendre, c’est sûr. Elle parle en chuchotant à sa fille.
Elle a certainement vu que tu ne savais pas y faire, mais elle fait comme si elle ne te voyait pas. D’ailleurs, tout le monde fait comme s’il ne te voyait pas. Pourtant, ce n’est pas possible de ne pas vous entendre, toi et lui.
Bon, tu dois habiller ton gamin, et il est de plus en plus agité.
Maintenant, il commence à crier fort. Marre! Tu en as marre! Tu le forces. Tu t’énerves. Tu le menaces. Tu lui dis des choses que tu sais bien être horribles comme « si c’est comme ça, je ne viendrai plus te chercher »… parfois tu ne les dis pas ces choses horribles, mais tu les penses, car peut-être, un jour, quelqu’un te les a dites, quand tu étais petite. Alors, elles peuvent sortir rapidement de ta bouche, les menaces et les méchancetés.
Pff… la soirée ne sera pas bonne.
Vivement que tu le mettes au lit et qu’on en finisse. Ce gamin est insupportable. Il est gardé 5 jours par semaine et le peu de temps qu’il te voit, il le gâche.
Il est insupportable.
Finalement, tu réussis à l’habiller.
Il est prêt à sortir, mais votre relation souffre et vous vous sentez mal.
Un nouveau combat va avoir lieu pour l’attacher dans la voiture.
Tu n’as pas envie de le forcer. Bien sûr, tu es plus forte que lui. Mais tu ne veux pas user de ta force. Ça te dérange profondément.
Ton coeur est brisé et tu trouves que c’est terriblement injuste.
Ce n’est pas ça que tu voudrais vivre avec ton enfant.
Si seulement il y mettait du sien, tu pourrais être une mère parfaite.
Mais comment font-ils justement, ces parents « parfaits »?
Eh bien, ces parents « parfaits » déjà, ils n’existent pas. Ton scénario, ils le vivent tous.
Comment gérer ce type de situation?
Ils n’en savent rien.
Disons plutôt qu’ils comprennent ce qui se passe et contournent les obstacles. Je vais te dire comment.
Pourquoi les Retrouvailles tournent-elles au vinaigre?
1 – Parce que c’est dur d’être sans toi
Les enfants qui ne voient pas leurs parents durant toute une journée réagissent souvent avec beaucoup d’émotions au moment de les retrouver.
La présence des parents fournit un socle de sécurité très important pour l’enfant. Quand le parent n’est pas là, même si l’environnement dans lequel se trouve l’enfant est parfaitement bienveillant, accueillant et positif, l’enfant s’épuise à gérer son stress.
Quand tu arrives, c’est la joie intérieure, le soulagement, le grand chamboulement des émotions. Enfin, il peut laisser sortir les peurs, contrariétés, tristesses, frustrations, colères, peines, douleurs accumulées toute la journée.
Tu crois qu’il te rejette, alors qu’il te montre qu’il n’y a que toi qui compte.
2 – Parce que tu manques de confort
Les crèches consacrent peu d’espace aux vestiaires, car elles ont besoin d’un maximum d’espace pour les enfants. De plus, il y fait souvent chaud.
Un endroit exigu, la chaleur, la présence de personnes qui pourraient te juger, voilà les ingrédients parfaits pour rendre n’importe qui mal à l’aise et enclin à s’énerver.
3 – Parce que tu as besoin d’amour et de reconnaissance
Et puis, toi aussi tu es fatigué. Tu as besoin d’amour et de reconnaissance pour tout ce que tu mènes de front toute la journée. Dans cette situation de retrouvailles ratées, tes besoins restent insatisfaits et tu souffres.
Si tu vis de tels moments, et que tu les vis comme cette maman que j’ai présentée, il est temps que l’on vienne à votre secours.
Pour ton bien, pour le bien de ton enfant et pour votre relation.Pour le bien de ton couple aussi, car si tu vis tout ça, il y a peu de chances que tu te sentes bien, à la fin de la journée.
Quelques conseils, en arrivant à la crèche:
1 – Marque une pause
Commence par faire une pause. Ne te précipite pas à la crèche. Reste quelques minutes dans ta voiture, sur le parking. Attends. Connecte-toi à ta joie de retrouver ton enfant. Prends la mesure de ton amour et de ta fatigue. Engage-toi à avoir de la compréhension pour cet être que tu chéris. Souris.
2 – Entre et retire ta veste
Mets-toi à l’aise même si tu penses que vous partirez vite. Le stress a un effet sur la température de ton corps pour te pousser à réagir. Or, les crèches sont souvent surchauffées. Si tu as chaud, ton corps sera poussé à la colère. Si tu le penses nécessaire, prends une bouteille d’eau pour toi et ton enfant.
3 – Sois souple mentalement
Ne t’attends à rien de bon ni à rien de mauvais. Sois juste prêt à accueillir ce qui se présentera, sans lutter. Aie un état d’esprit serein. Réalise que tout cela n’a aucune importance en réalité. Les choses importantes sont ailleurs que dans ces moments de couloir. Votre relation se construit ailleurs aussi. Vous êtes justes dans un moment de transition qui est pénible pour tout le monde. La joie pourrait apparaître inopinément, mais si elle ne vient pas maintenant, ce n’est que partie remise. Montre un visage détendu, souriant, avenant.
4 – Prends ton enfant immédiatement dans tes bras
5 – Choisis tes premiers mots pour lui
Sois douce. Chuchote-lui que tu l’aimes, que tu es heureux/se de le revoir. Souris-lui.
6 – Maintenant seulement, écoute le retour que te fais l’employée de la crèche
Fais-le, si possible en gardant ton enfant dans tes bras et après avoir passer un petit moment d’intimité avec lui. Fais en sorte que ce soit bref. N’y passe pas trop de temps, sauf si c’est absolument indispensable. Surtout, n’habille pas ton enfant avant.
Et si ça se passe mal
7 – Ne crois pas que l’on te juge
Quelle que soit la réaction de ton enfant, cela ne veut rien dire de vous. S’il y a des professionnels ou des parents autour de toi, ne crois pas qu’ils te jugent. Parfois, ils se disent juste « Oh! la pauvre! » ou bien « Ouf, j’ai de la chance, aujourd’hui, ce n’est pas pour moi« , ou bien « je sais très bien que ma fille va me faire la même chose dès qu’on sera dans la voiture!« . Comme tous les parents vivent exactement la même chose, ils te comprennent et ont de la compassion pour toi. S’ils ne te parlent pas ni ne te regardent, ce n’est pas qu’ils sont indifférents ou se pensent meilleurs, mais seulement qu’ils ne veulent rien ajouter à tes difficultés. C’est une manière de te respecter dans ce moment pénible.
8 – Ne le prends pas perso
Le comportement de ton enfant dans cette situation ne fait pas de toi un mauvais parent. Ne tire pas de conclusion sur toi-même pour cette seule expérience. Encore une fois, tu es bien plus que ça! La réaction de ton enfant raconte l’amour et l’attachement que vous avez l’un pour l’autre d’une manière contraire aux attentes de la société (elle est quand même tordue la société!). Mais ne te laisse pas avoir avec des pensées comme « il ne m’aime pas, je suis une mauvaise mère, je ne sais pas élever mon enfant, ça n’arrive qu’à moi« , car tout ceci est faux. Ton enfant se comporte seulement comme un enfant normal, c’est ce que tu dois retenir.
9 – Pardonne-lui
Ton enfant t’aime et tu lui manques quand tu n’es pas là. Il ne le fait pas exprès et il ne le fait pas contre toi. Il est complètement démuni. Il est juste beaucoup beaucoup trop petit encore pour gérer ce type de situation. Son cerveau est tout à fait incapable de le faire, car il n’est pas encore assez mature ni expérimenté. Ne pardonnes-tu pas (évidemment) à un handicapé de ne pas marcher? Si une personne n’est pas en pouvoir de faire ce que nous attendons d’elle, comment lui en vouloir? Comment ne pas le lui pardonner?
10 – Lâche prise avec le temps
Ne sois pas pressé. En fait, tout peut attendre à partir de maintenant. On renoncera peut-être au bain (de toute façon tous ces bains, c’est mauvais pour la peau et ça nous fait perdre du temps). Et si tu es tendu(e) pour préparer le repas, essaye de préparer des portions un peu plus grosses à chaque fois, cela vous permettra de les réchauffer en rentrant. Un bol de céréales et un fruit feront aussi parfaitement l’affaire si ton enfant a déjà eu un repas équilibré à la crèche.
11 – N’ajoute pas de l’huile sur le feu
Ne menace pas ton enfant, ne lui fais pas de chantage, ne lui mets pas la pression, car il ne pourra pas y répondre positivement et que tu risques d’être encore plus énervée. Tous les mots désagréables que tu dis se retournent contre toi, car ils rendent ton enfant encore plus incapable de faire ce que tu lui demandes. Les êtres humains sont sensibles au stress, les enfants encore plus. Le stress les empêche littéralement d’agir bien. Donc, ne dis rien qui le stresse davantage. Ça ira mieux pour vous deux.
Et encore quelques astuces pour passer ce moment de transition avec plus de douceur…
-
Aie avec toi de l’eau et un petit goûter (pain, par exemple) pour la route.
-
Viens avec une couverture. Si ton enfant refuse de s’habiller pour sortir de la crèche, prends simplement la couverture, pour la lui mettre dessus. En plus, ton enfant adorera être ainsi emmitouflé.
-
Prête une attention particulière à l’environnement sonore de ta voiture. Les musiques ont un effet sur notre moral. Ton choix n’est pas anodin et déclenche une dynamique. Une musique trop énergique, trop forte ou violente en fin de journée, n’est pas appropriée et peut stresser ton enfant. Choisis donc des mélodies douces et plutôt simples qui vous plairont à tous les deux. Normalement, la musique ne devrait pas vous empêcher de vous entendre quand vous venez de vous retrouver.
-
Sois présent(e). Que penserais-tu si une personne venait te chercher et passait des appels téléphoniques au lieu de te parler? Une fois que tu es avec ton enfant, dans l’heure qui suit, évite d’utiliser ton téléphone pour être tout à fait présent(e) à la relation.
-
Rentre à la maison ou va au parc. Évite d’aller faire tes courses quand tu viens de récupérer ton enfant. Essaie plutôt de vous offrir à tous les deux un moment agréable.
-
Renonce à (tout de suite) faire la tonne de choses qu’il te reste à faire en rentrant. Pose-toi, avec ton enfant. Ne serait-ce que 5 minutes ensemble sur le canapé, vous feront déjà, à tous deux, le plus grand bien.
Rappelle-toi que ce n’est pas sous ton contrôle…
Pour finir, quand les retrouvailles sont difficiles, rappelle-toi que ce n’est pas sous ton contrôle. Une fois que tu as fait de ton mieux, c’est une situation sans solution, mais à travers laquelle tu dois passer le plus souplement possible.
Tu ne peux pas changer la réaction de ton enfant face au stress de ses journées sans toi. Tu ne peux pas lui interdire de stresser.
Tout ce que tu peux faire, c’est aménager un peu plus de confort et de compréhension, pour qu’ensemble vous viviez mieux ces moments.
Tout est affaire de patience…
Tu as aimé cet article?
Il est extrait de mon livre « Sortir du Mummy Clash » qui te donne 300 conseils pour appréhender les situations de ta vie de mère. Tu auras ainsi un an de suivi, de coaching et de conseil pour mieux vivre ton quotidien!