Marre d’être interrompu ? Essayez ça !

Chez certaines personnes, l’agencement devant un comportement résulte de la croyance que « quelque chose d’autre » serait possible avec un peu de bonne volonté. Ainsi, les parents le plus agacés par la situation de l’enfant qui interrompt sont ceux qui sont convaincus que leur enfant pourrait faire autrement.

Or, détrompez-vous. Si votre enfant a moins de 10 ans (et même s’il a atteint les 14 ans), le fait de « ne pas interrompre » est une tâche éminemment complexe pour son jeune cerveau.

En effet, « ne pas faire » est de l’ordre d’une fonction exécutive supérieure appelé « inhibition ». Ne pas faire consiste à inhiber le fait de faire, et ceci est (tenez-vous bien) la DERNIERE ET ULTIME compétence que votre enfant acquerra … au milieu de la vingtaine!

En attendant, il aura toute les peines du monde à se retenir de parler, de partager un secret, d’adopter une attitude qui le motive ou l’enthousiasme. Il aura du mal à résister aux pulsions qui le poussent à aller trop vite, crier, s’agiter sur sa chaise, tapoter un objet et le démonter sans y penser, répéter une rumeur ou un secret et bien entendu. INTERROMPRE !

Lui demander de « ne pas  » vous interrompre c’est un peu comme loin demander de changer cette ampoule de votre plafonnier qui ne fonctionne plus. il comprend très bien le concept, mais il ne sait pas le faire ou ne le fera pas « correctement » ni sans imprudence.

Ecrivez sur Google que votre enfant vous interrompt et vous ne trouverez que cette solution:

« Dites à votre enfant de ne pas vous interrompre mais de venir près de vous, de vous tenir le bras en attendant que vous vous interrompiez vous-même… Félicitez-le quand il y sera arrivé ».

Cette méthode oublie d’emblée les fondements de la communication qui passe par plusieurs modes: verbal, non verbal, para verbal.

Avec cette proposition nous passons donc d’une interruption verbale à une interruption non verbale, mais il s’agit toujours d’une interruption.

D’ailleurs, demandez plutôt quel est le niveau de satisfaction des parents ou éducateurs qui emploient cette méthode: Ils la détestent.

1. S’ils ont plusieurs enfants à gérer, c’est infernal!
2. Ils se sentent interrompus donc ont du mal à retrouver les idées qu’ils voulaient communiquer. ils ne savent plus où ils en sont.
3. S’ils sont en train de partager un sujet qui est prié, ils ne peuvent pas continuer puisque le ou les enfants l’écoutent désormais.
4. L’enfant n’apprend pas à ne pas interrompre… au contraire!

Donc, ça ne marche pas, et ça créé même plus de stress!

Je vais donc vous parler d’une méthode qui marche:

• quand on a un ou plusieurs enfants,
• qui ne suscite pas d’interruption
• qui ne vous oblige pas à parler de choses que vous ne voulez pas partager avec les nefants
• qui vous permet de garder le fil de votre pensée
• qui enseigne aux enfants à ne pas interrompre.

J’ai pour habitude de transmettre cette méthode aux éducateurs Kimochis que nous formons (jetez un oeil ici sur le programme Kimochis qui porte sur le développement des compétences psychosociales des enfants pour en savoir plus)

Tout commence par une petite activité artistique consistant à peindre ou décorer une petite pierre que l’enfant choisit. cette pierre deviendra sa pierre de parole.

Quand il veut s’adresser un adulte, il lui suffit de venir lui déposer dans la main sa pierre de parole, puis de repartir. L’adulte ne peut oublier qu’il doit aller voir l’enfant car il tient la pierre de parole de cet enfant (s’il y a plusieurs enfants, chaque enfant écrira son nom sur sa petite pierre).

Ainsi l’adulte poursuit sa conversation, sans la présence de l’enfant et en s’arrêtant au moment le plus opportun pour lui et la ou les personnes avec lesquelles il se trouve.

Il part ensuite à la rencontre de l’enfant pour lui demander ce qu’il voulait partager avec lui.

Chaque fois que l’adulte tient parole, son comportement agit comme un renforcement de la méthode. L’enfant en s’apercevant que la méthode marche devient toujours plus enclin à l’utiliser. C’est pourquoi au départ, il est préférable de faire attendre l’enfant relativement peu 8et ceci d’actant plus qu’il est jeune9, et d’allonger les temps d’attente en fonction de la confiance de l’enfant et de son âge.

C’est donc votre tour d’essayer et de partager avec nous votre expérience!

Et n’oubliez pas de nous suivre sur instagram! Nous partageons toutes les semaines de nouvelles manières simples et serines de vivre avec vos enfants.

@formationspositives

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