Que se passe-t-il quand on laisse pleurer bébé pour s’endormir ?
Que se passe-t-il quand un bébé s’endort seul en pleurant ?
De nombreux parents se posent cette question avec inquiétude et c’est souvent l’épuisement qui les résout à accepter de laisser pleurer leur enfant pour qu’il dorme.
Wendy Middlemiss de l’Université du Nord Texas a mené des recherches sur les méthodes d’entraînement au sommeil, notamment le fait de laisser pleurer les nourrissons sans intervention parentale. Elle a alors observé 3 phénomènes :
1 – L’enfant se met à dormir sans pleurer au bout de 3 jours.
Ne pensez pas que cela plaide en faveur des méthodes d’entraînement au sommeil. A bien y réfléchir, que peut faire un bébé à part se résigner ? Comment pourrait-il ne pas s’épuiser et ne pas tomber dans le sommeil ? Il ne le peut pas. Ne pas dormir est impossible. À un moment ou à un autre, quelle que soit la méthode employée, les bébés dorment.
C’est la raison pour laquelle il est absolument nécessaire de se méfier de toute méthode promettant que le bébé dormira … car c’est une évidence.
2 – Malgré l’absence de pleurs, les fonctions physiologiques du bébé montrent un stress intense.
C’est l’une des grandes découvertes de Wendy Middlemiss.
Middlemiss a observé le stress en mesurant la présence de cortisol dans le corps du bébé. Or, cette hormone connue comme indicateur de stress a été retrouvée à des taux largement supérieurs aux taux habituels chez les bébés qui ne pleuraient plus. Ceci plaide en faveur d’un stress majeur ressenti par le bébé dans ce moment d’abandon. Ce stress à répétition est de nature à altérer le développement du bébé de multiples manières.
3 – Une déconnexion mère-enfant a lieu
Les mères se sentaient moins stressées en dépit du stress de leur enfant, comme si leur empathie à son égard était diminuée. Les besoins du bébé étaient moins bien identifiés, laissant penser qu’une déconnexion se jouait mettant à mal le lien parent-enfant.
Votre bébé mérite plus que de l’indifférence !
Petit être en développement, dépendant et soumis à une grande vulnérabilité, le bébé cherche le contact avec le parent afin d’en obtenir la sécurité. Ce besoin dépasse le fait d’être au sec ou d’être rassasié. C’est pour lui un besoin vital. Les réponses attentives et sécurisantes de ses parents construisent les bases de sa santé psychoaffective future : sa sécurité intérieure (absence d’anxiété), sentiment de valeur et de compétence personnelle notamment. Mais elles soulagent aussi un système limbique très stimulable dans les premières années du bébé le rendant très réactif et sensible. Ceci va permettent un foisonnement de nouvelles connexions dans le cortex-orbito frontal siège du raisonnement, de la régulation des émotions et de l’inhibition notamment et qui se construira jusqu’au milieu de la vingtaine.
Que faire pour dépasser cette période ?
Être deux ou plus !
Les études montrent que quand les adultes font équipe et se relaient efficacement, la fatigue est moindre. Si la nature requiert deux adultes pour faire un enfant n’est-ce pas probablement qu’il faut deux parents pour élever et prendre soin d’un enfant ?
Se répartir les tâches et se reposer
Ce n’est pas évident de prendre le rythme du bébé, mais le repos des parents est absolument indispensable. Il ne faut pas hésiter à faire de nombreuses siestes pour être en mesure de se lever la nuit. Il est aussi possible d’alterner les nuits pour que chacun puisse avoir son tour de repos. Si la maman allaite et se lève la nuit, alors il faudrait qu’elle soit soulagée de la maintenance du foyer pendant la journée.
Se faire accompagner
Le bébé a le sommeil qu’il a car cela soutient de multiples aspects de son développement. Néanmoins, il est rapidement possible de faciliter l’endormissement et de rallonger les périodes de sommeil en suivant quelques principes simples.
Les Consultantes en Sommeil Relationnel de l’École des Formations Positives sont hautement compétentes et accompagnent les parents sans jamais mettre en péril le lien d’attachement sécurisant en construction entre parents et enfants.
* »Asynchrony of mother–infant hypothalamic–pituitary–adrenal axis activity following extinction of infant crying responses induced during the transition to sleep », publiée en avril 2012 dans la revue *Early Human Development*.