Tu ne vois pas que je parle?!
Tu ne vois pas que je parle?!
– Deux minutes !! Tu vois bien que je parle !!!
Sortie d’école.
La maman, venue chercher ses deux enfants a été accostée par la mère de Max, un copain de son fils qui veut inviter son petit Léo. Puis, la conversation a glissé vers les vacances, la vie, le travail, les enfants, la météo… Entre temps, la sonnerie a retenti et les enfants libérés se sont mis à galoper vers les parents.
Leo est arrivé le premier, suivi de Mathilde.
– Maman !
– Maman …
– Coucou les enfants ! Ça va bien ? – Elle se penche et les embrasse, avant de se retourner vers la maman de Max.
– Maman… J’ai faim ! dit Léo
– Maman… Je me suis disputée avec Vava , ajoute sa fille, l’air vraiment désolé.
– Oui oui, un instant… je finis ma conversation, dit la maman gênée d’être interrompue.
– Mais maman, j’ai faim ! … Mamannnnnn… !!
– Deux minutes !! Tu vois bien que je parle !!!
La phrase tombe.
Tranchante. Acerbe. Agacée.
Les mamans sont gênées et énervées.
Les enfants ne comprennent pas.
La maman de Léo et Mathilde sent bien que quelque chose ne va pas.
Mais, elle est aux prises avec l’accomplissement de son devoir social.
Elle était engagée dans la conversation et craint de l’interrompre de manière abrupte et impolie. Résultat, elle se montre indisponible pour ses enfants et eux, ne comprennent pas.
Pourtant :
Pour qui cette maman est-elle venue devant l’école ?
Pour quelles raisons le fait-elle ?
Réponse :
Elle est là pour ses enfants.
Probablement, parce qu’elle pense que c’est important. Elle veut être avec eux.
Il m’est arrivé de m’égarer, comme cette maman.
Je m’organisais pour aller chercher mes enfants puis je me comportais de manière tout à fait incohérente.
Je me rendais indisponible pour eux, car j’étais embarquée dans des conversations qui ne m’intéressaient pas plus que ça, avec des gens que je ne connaissais pas vraiment … et mes enfants m’interrompaient.
- Pourtant j’étais venue pour eux.
- Et c’était EUX qui avaient raison.
- Et, c’était MOI qui me trompais de chemin.
De nombreuses mamans vivent le stress de la sortie d’école, car elles se retrouvent écartelées entre les conversations avec les autres parents et les demandes de leurs enfants.
C’est à nous que revient le devoir d’être clairs.
Rappelons-nous de nos intentions.
Quand ils sortent de l’école, nos enfants s’attendent naturellement à ce que nous soyons disponibles pour eux. Ils ont vécu une longue journée sans nous, Ils ont dû s’adapter (s’hyper-adapter selon moi), ils nous voient devant eux, venus pour eux, et ils sont prêts à se battre pour exister à nos yeux pour enfin relâcher le stress retenu toute la journée.
Soyons cohérents !
Hop, téléphone dans la poche et regard disponible.
Point de conversation à interrompre. Montrons-nous là, prêts à les accueillir. 😊